EN FLEURS pt. I: tubéreuse, violette et œillet

Des fleurs? Pour le printemps? Même si nous sommes loin d'être révolutionnaires, nous ne nous en plaindrons pas. Ici à Montréal, les hivers fluctuent entre le blanc éclatant et le gris terne, enterrant le paysage pendant tant de mois qu'il est parfois difficile de se souvenir à quoi ressemble la vie lorsqu'elle est permise d'être délicate.

Au début du mois, nous avons profité au maximum des célébrations de la Saint-Valentin, nous laissant aller au romantisme. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin? S'il est possible de prendre un court répit pour sentir les roses, nous en profiterons pour prendre le bouquet entier.


L'AMOUR EN FLEURS

Il y a cette réputation tenace à laquelle les compositions florales ne parviennent pas à se défaire; que ce sont des trucs insipides, pour les frivoles et les féminins (deux mots souvent confondus...) sans profondeur ni complexité, mais le nez en sait mieux. Chaque note florale a une histoire unique à partager, ainsi qu'un profil d'arômes à multiples facettes, aussi divins que banals, voire profanes. Les fleurs sont de jolies choses profondes, pouvant à la fois déplacer des montagnes émotionnelles ou simplement permettre un sourire momentané.

OEILLET
L'œillet est pragmatique malgré ses frous-frous; c'est un emblème de confiance qui a toujours fait preuve d'un caractère bien trempé et de bonne volonté. La fleur de choix pour exprimer son amour inconditionnel, ses sympathies sincères, ou bien même l'amertume et le mépris. Une légende chrétienne raconte qu'en voyant son fils crucifié, Marie, accablée de chagrin, versa des larmes d'où sortirent des œillets en signe de l'amour de la sainte Mère.

L’aspect céleste de l'œillet est une question de contexte et de perspective, mais cette fleur se prête particulièrement bien aux œuvres solaires et saturniennes. Il s'agit d'un phare rayonnant et d'un gage de dévotion, dont l'arôme délicat rappelle les épices, le dépanneur-fleuriste du coin, et la peau réchauffée sous le soleil brumeux du midi.

VIOLETTE
L'un des nombreux sobriquets de la violette est "heart's ease" (aisance du cœur). Selon la Théorie des signatures, les feuilles en forme de cœur signent par leur apparence qu’elles sont destinées pour soigner les troubles liés au cœur. Ceci, ainsi que son association avec Vénus, a mené à son usage dans de nombreux élixirs d'amour, formules aphrodisiaques, thés et potions pour les peines d'amour et le deuil.

TUBÉREUSE 
Connaître la tubéreuse, c'est connaître la dualité du désir. Choisirez-vous de fuir ou de finalement vous abandonner à votre sort? On dit qu'à l'époque victorienne, on mettait en garde les jeunes femmes contre les plaisirs pervers de cette fleur, dont l'arôme narcotique oscille gracieusement entre les promesses du paradis et la damnation de l'enfer.

La tubéreuse peut soulager la tension provenant de notre propre dualité, en particulier en ce qui concerne la sensualité et le désir. La tubéreuse est une fleur lunaire sous la domination conjointe de Vénus, nous permettant de nous libérer de nos inhibitions et de cesser les habitudes autodestructrices.

Merci d'avoir pris le temps de nous rejoindre. Votre temps et votre attention sont précieux, et nous espérons que vous les avez délégués avec soin et intention.

Que le repos et la résistance nous accompagnent afin que nous puissions tous fleurir,

LVNEA

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